2011-01-22 - Gorbea Glacé


J'ai découvert le mont Gorbea la semaine dernière dans toute sa lumière, et toute cette semaine, je n'ai pensé qu'a une seule chose : y retourner pour y revivre la magie des hauteurs. La semaine a été éprouvante, et vendredi soir je suis exténué ; le temps annoncé n'est pas très encourageant non plus. Mais la magie donne des ailes, et lorsque je me suis réveillé samedi matin, l'ascension de Gorbea était l'unique RDV de ma journée.

Je quitte Vitoria à vélo un peu après 13h, avec ma trousse de survie, quelques doses de sucre, de l'eau et mon appareil photo. Je roule plein Nord vers les petits villages dont j'ai griffoné les noms sur ma "feuille de route". Une bonne brise me fait face ; juste au-dessus de 0°C sous une traine nuageuse clairsemée. J'ai hâte de voir ça d'en-haut !

Un village, deux villages, pour l'instant je suis sur la bonne route. Un chemin et deux questions plus loin, j'approche de Gopegui, puis de Murua : je suis au pied du sentier qui mène au Gorbea. Le vent de face m'a déjà usé les cuisses, mais je me lance sur un petit rayon de soleil et redécouvre en trottinant les paysages de la semaine dernière.

Paturages
Après les premiers hectomètres pentus, je retrouve le vert plateau et ses chevaux en liberté. Sous un soleil rasant et abrité du vent du Nord, ce paturage devient un véritable espace de liberté.


Coup de chaud dans les premières montées raides, mais après une petite demi-heure de run, le paysage change : je me rapproche de la couche nuageuse.

Je suis aux frontières d'un nouveau monde, gardé par des sentinelles glacées. La végétation est de plus en plus blanchie, comme enveloppée par quelque terrible maléfice. Un nuage file sur ma gauche, je peux presque le toucher ; un autre fuse sur ma droite, plus épais. Ils planent tout autour de moi, comme des vautours lancés depuis le sommet. La montagne est un sanctuaire sans porte, sans seuil ; tout défile au rythme de l'ascension, pas à pas, peu à peu...A petite foulée je m'avance, aveugle et transit, vers le paroxysme.

La tête dans les nuages
Pour l'instant il fait encore relativement bon (-5°C), mais je guette d'un oeil inquiet le sommet. Secrètement caché dans un épaisse couche de nuages glacés, je crains de m'enfoncer dans le blizzard.

Sentinelles glacées
Je suis aux frontières d'un nouveau monde, gardé par des sentinelles glacées. La végétation est de plus en plus blanchie, comme enveloppée par quelque terrible maléfice.

Encerclé
Un nuage file sur ma gauche, je peux presque le toucher ; un autre fuse sur ma droite, plus épais. Ils planent tout autour de moi, comme des vautours lancés depuis le sommet.

Aveugle
La montagne est un sanctuaire sans porte, sans seuil ; tout défile au rythme de l'ascension, pas à pas, peu à peu...A petite foulée je m'avance, aveugle et transit, vers le paroxysme.

Givré
J'avais prévu le vent glacé, je n'avais pas anticipé un blizzard sibérien. Le peu de peau exposé au vent est gelé, brulé, fouetté ; mon tuyau de CamelBack a gelé instantanément.
Pas le droit à l'erreur ici : il faut suivre les tertres comme des fils d'Arianne.

On the top of nowhere
La grande croix métallique marque le sommet de Gorbea, à 1432m d'altitude. Au lieu de se sentir sur le toit du Pays Basque, on se sent au fond d'un gouffre glacial, ratatiné par les éléments.

Retour à la réalité
En descendant, la température remonte rapidement, et le vent se calme. En retrouvant le soleil sur les pentes Sud, j'en viens à me demander si je n'ai pas rêvé mon passage sur la Lune gelée. Ultime preuve de l'ensorcèlement dont j'ai été victime : les arbres gelés, qui surplombent stoïquement la vallée.

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