2011-04-30 - Explorations en Roumanie : Bucharest


C'est l'occasion qui fait le larron! Je n'aurai jamais pensé à aller passer mes vacances en Roumanie si on ne m'y avait pas envoyé. M'y voilà; avec un week-end de disponible pour avoir un (furtif) aperçu du pays.

Le dépaysement n'est pas immédiat, mais après quelques kilomètres sur la route N1 qui file vers le Nord, je commence à percevoir que le pays est très différent de la France ou de la Pologne.
Premier choc : les habitations sont alignées le long de la route, sans aucune espèce de regroupement. Il y a pas de villages reliés par des routes, c'est la route qui agglutine les maisons.
Deuxième choc : Ce regroupement héteroclyte de constructions ne répond à aucune règle d'homogénéité : les taudis de tôles et de bois sont voisines des luxueuses demeurent aux murs élevés ; un restaurants, un fleuriste, un garagiste, une maison en construction, un amas de tôles, une usine, une demeure, un magasin de meuble...tout semble avoir posé là dans un désordre complet, ou organisé par un hasard surprenant.
J'ai l'impression de me trouver devant une immense mosaïque linéaire, sans parvenir à en comprendre le motif, ni même à en discerner la couleur dominante.

Profitant d'une après-midi ensoleillée, je pars en direction de Bucharest, la capitale, en espérant y dénicher quelques indices quant à ces surprenantes premières impressions.

Top départ
Perdu dans la capitale au volant de ma Logan, je gare finalement ma voiture dans la rue que je cherchais : juste en face de l'Université et du Musée d'art Moderne. J'attaque la rue de la victoire sous le soleil : c'est un départ top!

Il aurait pas un petit quelque chose à compenser?
Symbole d'une époque sombre du pays, le palais de Ceausescu donne toute la démesure de la dictature.

Dictatures en herbe
Détail amusant : juste en face de l'immense palais, s'étend un joli parc, avec cet imposant jeu pour enfant. La municipalité est plutôt confiante, moi j'aurai eu peur d'inculquer la mégalomanie à des dictateurs en culotte courte...

Passages Secrets
Jamais je n'aurais trouvé l'entrée de cette rue intérieure si je n'avais pas trouvé l'info dans mon guide poche :
Même en connaissant l'adresse, j'ai hésité à m'aventurer dans le porche d'entrée ; avant d'être aspiré par la surprise de cette rue cachée.
L'intérieur baigne dans une odeur vaporeuse de rose, en grande partie à cause des bars à chichas. J'aurai bien aimé vous y emmener, mais le passage est tellement étroit qu'il est impossible de s'y croiser. Pour y aller, voici l'adresse : Rue Victoriei, Pasaj Vilacrosse.

Et comme Google StreetView ne peut pas vous faire traverser, je m'en charge, avec quelques photos prises dans le "tunnel".

Passages Secrets

Pasaj Vilacrosse - Victoriei - Bucharest

En trottant autour de Brasov

Le Week-end est ensoleillé, il faut en profiter pour découvrir l'autre Roumanie : celle de la province. je pars en direction de Brasov, au centre du pays. Dacia vrombissante, j'attaque la grosse centaine de kilomètres à parcourir plein Nord pour m'enfoncer au coeur du pays. Après une longue traversée de plaine, j'arrive dans de sinueuses routes de montagne. La route nationale est limitée à 70km/h, mais je n'arrive pas à dépasser 50km/h tant les virages sont serrés.

Sur la route
Mieux vaut rester vigilant, on ne sait jamais ce qui va surgir du prochain virage.
(la photo est un folklore, je n'ai vu qu'une dizaine de ces bolides en 2 semaines).

L'appel des hauteurs
Le relief du centre du pays est impressionnant : les montagnes, très découpées et particulièrement abruptes, sont encerclées de plaines vertes. Les montagnes apparaissent comme des coffre-forts protégeant quelques paysages sauvages.


Je décide de faire un petit détour par Bran, à 25km de Brasov pour aller voir le "Château de Dracula". Comme dans un conte, la route pour y parvenir est encaissée entre de hautes montagnes qui cachent le soleil, les versants rocailleux sont ciselés en pics acérés, et les flancs sombres sont surmontés d'une épaisse couche nuageuse qui dissimulent les sommets.
Le décors ne laisse aucun doute à l'imagination : les maléfices planent sur la vallée. Si Dracula a existé, c'est bien ici qu'il vivait.

Arrivé au château, je suis un peu déçu, les montagnes noires sont à quelques kilomètres seulement, mais le village de Bran a été transformé en village touristique ; le seul maléfice à l'horizon, c'est la horde de touristes (locaux) qui envahie l'unique rue.

Pas vraiment tenté par la visite du château...Par contre, si j'escalade la colline d'en face, je devrais avoir une belle vue sur le château exposé au soleil. Je me mets en T-shirt, sac sur le dos, et je pars à contre-sens du flux touristique en trottant vers la sortie du village. Avec des gestes, j'explique à une habitante que je cherche un chemin pour monter sur la colline et je suis dirigé vers un chemin de terre. Après quelques hectomètres, je quitte le chemin pour escalader la pente à flanc.

Ascenseur
Le chemin le plus court vers le sommet n'est pas le plus facile : la pente est tellement raide que je m'aide des mains pour monter dans l'herbe. Mais c'est un véritable ascenseur : en quelques minutes, je domine déjà la plaine!


Le sommet est bien plus haut que prévu et il me faut une bonne demi-heure à trottiner dans la pente, suant à grosses goutes, pour atteindre le sommet. Pas contre je suis pas du côté du château : je trottine le long du chemin de crête pour retomber sur Dracula.
Et "tomber" est le terme exacte : la crête longe un précipice...La vue se dégage un peu plus loin, entre les arbres! Je crois même qu'on aperçoit Dracula!

Mordu
Voir le château de Dracula, c'est cool.
Courir 1h dans la montagne pour trouver un point de vue pour une photo, c'est un vrai truc de mordu!

On y va à Brasov ou pas?
Finalement, je retombe juste sur ma Logan et je pars pour Brasov, avec 2h de retard sur mon programme. Arrivé là-bas, je suis pris dans la fête médiévale annuelle! (je vais pas faire comme si j'étais surpris, Wikipédia m'avait filé le tuyau...)
C'est parti pour un petit tour-tour-touristique de la ville, sous le soleil!
Et comme j'avais besoin de courir encore un peu : j'ai escaladé au trot la colline Tâmpa qui domine Brasov.

Brasov
Carte postale de Brasov.

Tâmpa
Vue sur la vallée autour de Brasov, depuis le haut de la colline de Tâmpa.
(et pour les grosse feignasses, il y a un téléphérique pour monter)